C'est une véritable révolution dans le monde de la sommellerie française qui est sur le point de s'opérer. À partir de la rentrée 2024, les candidats au prestigieux diplôme de sommellerie devront faire face à une nouvelle exigence, aussi inattendue que controversée. En effet, dans le cadre d'un renforcement de l'exclusivité de l'art de la sommellerie, le Comité National de la Sommellerie (CNS) vient d'introduire un élément supplémentaire dans le barème d'évaluation des aspirants sommeliers.
Au-delà de la maîtrise des vastes connaissances sur le vin, les terroirs, les cépages et les accords mets-vins, les postulants devront désormais prouver leur capacité à manipuler un lexique technique des plus ésotériques et à exhiber une contenance qui reflète l'élitisme et le prestige de la profession. C'est un véritable art théâtral qui s'ajoute à la science de la dégustation : l'aptitude à arborer une mine distinguée et un air subtilement supérieur lors de l'exercice de dégustation.
Claude Vinrois, président du CNS et gardien des traditions sommelières, justifie cette initiative par la nécessité de « préserver l'aura de rareté et d'exception qui entoure le savoir-faire français en matière de vin. L'accès à la compréhension du vin doit rester un chemin semé d'embûches pour garantir l'élite de ceux qui le déchiffrent. »
Cette démarche, qui se veut garante de la 'mystique du vin', est cependant loin de faire l'unanimité. Les détracteurs de cette nouvelle réglementation y voient un renforcement des barrières entre les connaisseurs et les néophytes, dans un domaine déjà réputé pour son opacité. Les critiques vont bon train, arguant que cette mesure risque de rendre le vin encore plus intimidant pour le grand public et de caricaturer le métier de sommelier, traditionnellement basé sur le partage et la pédagogie.
Malgré les controverses, le CNS reste ferme sur sa position. « L'excellence ne s'acquiert pas dans la facilité », souligne Vinrois, persuadé que ce nouvel élément de notation permettra de faire perdurer le prestige de la sommellerie française dans un monde où le vin est de plus en plus démocratisé.
Le monde du vin se prépare ainsi à observer les répercussions de cette décision. L'avenir nous dira si cette tradition revigorée deviendra un atout pour la sommellerie ou si elle entravera la démocratisation de la culture du vin tant appréciée ces dernières années."
L'invitation est donc lancée aux passionnés de vin et aux professionnels de se préparer à cette nouvelle ère de la sommellerie, qui se jouera autant sur les connaissances que sur la scène de la dégustation.
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