Jean-Philippe Duroc, fidèle client d’une cave à vins du Marais, se sentait prêt pour ses vacances corses, armé de ses connaissances en rosé, un vin qu’il croyait être le fleuron insulaire. Or, une stupeur l’attendait sur cette île de beauté.
« Je m’attendais à atterrir dans le royaume du rosé, armé de ce que mon caviste parisien me chantait depuis des années : "En Corse, mon cher, on érige le rosé en art !". Ah ! Je n’aurais jamais pensé qu’il me mentait... par omission ! », relate Jean-Philippe avec un air de trahison.
Dès sa première dégustation, il a été pris de court. « Là, devant moi, des rouges d’une intensité inattendue, des blancs à la fraîcheur singulière, et pas l’ombre d’un rosé comme je l’imaginais. J’ai demandé, naïf : "Excusez-moi, où cachez-vous votre fameux rosé corse ?" Le vigneron m’a regardé, un sourire en coin, et m’a présenté un rouge puissant, issu de Sciaccarellu. »
Jean-Philippe poursuit : « Je suis resté sans voix. Toutes ces années, mon caviste m’avait fait croire que la Corse se résumait à son rosé. Et là, je découvre un éventail de cépages autochtones qui racontent une tout autre histoire. »
Chaque dégustation était un coup porté à son entendement : « C’était un enchaînement de surprises, je ne reconnaissais plus mes repères. J’étais venu pour du rosé simple et festif, je repars avec des rouges qui me défient et des blancs qui m'intriguent. »
Le choc de la découverte fut tel que Jean-Philippe en est venu à douter : « Et si mon caviste avait toujours su ? Si cette richesse était un secret qu'on ne partageait pas avec les Parisiens pour garder ces trésors cachés ? La Corse ne produit pas que du rosé, elle produit de l’authenticité, et je me sens comme un amateur qui vient tout juste de découvrir la vraie carte des vins. »
En conclusion, Jean-Philippe admet : « Le retour à Paris va être compliqué. Comment regarder mon caviste dans les yeux en sachant qu’il a réduit la Corse à une seule couleur ? Je me suis vu offrir un arc-en-ciel quand je ne m’attendais qu’à un ciel bleu rosé. Peut-être est-ce la fin d'une illusion, mais c'est le début d'une véritable aventure œnologique. »
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